Un dogme, un drame, un désastre
Le monde catholique est sur le point de célébrer le 150e anniversaire de la promulgation du dogme de "l'Immaculée Conception" de Marie. Les regards se portent non seulement sur le Vatican à Rome, mais aussi sur Lourdes en France. D'après le Vatican, c'est à Lourdes que Marie est apparue le 25 mars 1858 à une jeune paysanne, Bernadette Soubirous, et a déclaré : "Je suis l'Immaculée Conception". Le Pape a pris cela pour une confirmation du dogme qu'il avait promulgué en 1854, quatre ans plus tôt. Bien des célébrations ont déjà eu lieu cette année, mais le point culminant devrait être atteint le 8 décembre 2004. Déjà, à l'heure actuelle, Marie est l'objet d'un culte à nul autre pareil : c'est une pratique qui est entrée dans les mœurs. "En demandant à Marie de prier pour nous, nous nous reconnaissons pauvres pécheurs et nous nous adressons à la 'Mère de la Miséricorde', à la Toute Sainte." (1) Faire retentir à nouveau ce dogme papal, c'est susciter l'enthousiasme et la ferveur, car la plupart des autres dogmes traditionnels concernant Marie sont fondés sur cette doctrine de "l'Immaculée Conception".
"L'Immaculée Conception" : Marie serait "pleine de grâce" et absolument sans péché
L’Église Catholique enseigne que Marie a été "pleine de grâce" et exempte de tout péché dès sa conception, et qu'elle n'a pas commis le moindre péché pendant sa vie. Cette doctrine est officiellement formulée comme suit :
"Au long des siècles l'Eglise a pris conscience que Marie, 'comblée de grâce' par Dieu, avait été rachetée dès sa conception. C'est ce que confesse le dogme de l'Immaculée Conception, proclamé en 1854 par le Pape Pie IX : La Bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une grâce et une faveur singulière du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel." (2) ...Par la grâce de Dieu, Marie est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie..." (3)
Le dogme de "L'Immaculée Conception" ne concerne pas la naissance virginale de Jésus-Christ, mais la conception de Marie elle-même dans le sein de sa propre mère. Ce dogme affirme qu'elle a été "pleine de grâce" et exempte du péché originel comme de tout péché personnel pendant sa vie entière. D'après la papauté, l'expression "pleine de grâce" se trouve dans Luc 1:28. Mais même l'édition catholique de la Bible New American Bible traduit : "Salut, toi à qui une faveur est accordée ! Le Seigneur est avec toi." Dans les dogmes officiels, le terme grec signifiant : "à qui une faveur est accordée" [kécharitoméné] est improprement rendu par : "pleine de grâce" (4). Mais le sens fondamental de cette expression scripturaire est que Marie est l'objet d'une faveur divine toute particulière. (5) Cette expression ne revient dans le Nouveau Testament qu'une seule fois, dans Ephésiens 1:6, où il est écrit que les bénéficiaires de la faveur divine, ce sont tous les membres du peuple élu de Dieu.
L’Église catholique accorde fallacieusement à Marie un attribut clé, faisant de Marie celle qui est "pleine de grâce". L'enseignement officiel va jusqu'à déclarer :
"Dans la descendance d'Eve, Dieu a choisi la Vierge Marie pour être la Mère de son Fils. "Pleine de grâce", elle est "le fruit le plus excellent de la Rédemption" : dès le premier instant de sa conception, elle est totalement préservée de la tache du péché originel et elle est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie." (6)
Il est parfaitement scandaleux de dire que Marie est "pleine de grâce", car selon la vérité biblique, cette plénitude de la grâce est l'apanage de Christ Lui-même. La grâce et l'amour salvateurs de Dieu sont manifestés dans l'œuvre du Souverain Sacrificateur, Christ, et en Lui seul. C'est Lui qui est "plein de grâce". C'est précisément la marque distinctive de Son ministère. L'Ecriture réserve cet attribut unique au Seigneur Jésus-Christ, et à Lui seul. "La Parole... a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité". (Jean 1:14) Tout ce qui a précédé Christ était seulement un type, une représentation de Lui ; et tout ce qui est venu après Lui ramène à Lui. L'Apôtre Jean proclame que "la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ", "et nous avons tous reçu de sa plénitude, et grâce pour grâce." (Jean 1:16) C'est à cause de Sa grâce que les vrais croyants sont rendus acceptables aux yeux du Dieu Très Saint. "Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude." (Colossiens 1:19) La volonté du Père est que toute la plénitude soit en Lui. La grâce abondante demeure exclusivement en Celui qui est "la Parole faite chair". Source de grâce pour tout Son peuple, Il possède en plénitude le mérite et la justice. La joie du Père est en Lui seul, en Lui le Sauveur, se trouve "la plénitude de celui qui remplit tout en tous". (Ephésiens 1:23) Lui seul donne en abondance à tous ceux qui Lui appartiennent "grâce pour grâce". (Jean 1:16)
Prétendre que Marie est "pleine de grâce" est donc un mensonge blasphématoire. C'est de l'arrogance, un manque de respect envers l'Unique, envers Celui qui est le Fils incarné de Dieu. "Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l'expression de son être, soutient toutes choses par sa parole puissante ; après avoir accompli la purification des péchés, il s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts." (Hébreux 1:3) Inciter quelqu'un à se tourner vers "Marie, pleine de grâce" revient à dépouiller Christ le Seigneur de son trait suprêmement distinctif. Dire que Marie est "pleine de grâce", c'est l'insulter elle-même, car elle se réjouissait d'avoir un Sauveur. Elle a proclamé : "Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit a de l'allégresse en Dieu, mon Sauveur." (Luc 1:46-47) La raison pour laquelle Dieu est appelé "Sauveur", c'est qu'Il sauve son peuple du péché. Même la mère du Seigneur a eu besoin de son Sauveur. Marie est bénie, car elle a bénéficié d'une manifestation particulière de la faveur de Dieu, qui l'a appelée à être la mère du Seigneur. De la part de Dieu, il s'agit d'un choix souverain. Marie, elle, a cru ; et conformément à la parole que Dieu lui avait adressée, elle a conçu alors qu'elle était vierge, et elle a donné naissance au Christ Jésus, le Seigneur. Plus tard, toujours obéissante à la Parole du Seigneur, elle a été l'épouse de Joseph, et ensemble ils ont eu des enfants. (7) La vérité toute simple, c'est que comme tous les autres pécheurs, Marie de Bethléhem a été une pécheresse sauvée par la grâce de Dieu et par la foi, et non par quelque justice inhérente à son être, ou par quelque grâce qui l'aurait préservée du péché dès avant sa naissance.
L'attribut qui sépare Dieu de tous les autres êtres
Le Christ Jésus Lui-même, avec le Père et avec le Saint-Esprit, est Dieu : Dieu seul est le Très Saint. Le catholicisme tente de proclamer que Marie est aussi "la Très Sainte".
"En demandant à Marie de prier pour nous, nous nous reconnaissons pauvres pécheurs et nous nous adressons à la 'Mère de la Miséricorde', à la Toute Sainte." (8)
La Bible enseigne avec une parfaite clarté que Dieu seul est infini, éternel, immuable dans Son Être, dans Sa sagesse, Sa puissance, Sa justice, Sa bonté et Sa vérité. Lui seul est le Très Saint. Sa sainteté est l'attribut qui recouvre tous ses autres attributs, si bien que Sa droiture est sainte, Sa vérité est sainte, et Sa justice est sainte. Il est ce qu'est chacun de Ses attributs ; et Son attribut suprême, la sainteté, Le sépare de tous les autres êtres. Il est le Tout Autre. La raison pour laquelle nous devons être justifiés devant le Dieu Très Saint, c'est que l'Ecriture dit : "Nul n'est saint comme l'Eternel ; il n'y a point d'autre que toi ; il n'y a point de rocher comme notre Dieu." (1 Samuel 2:22) La Parole de Dieu proclame aussi : "Seigneur, qui ne craindrait et ne glorifierait ton nom ? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi." (Apocalypse 15:4) Tenter de qualifier une créature de "Toute Sainte", c'est un blasphème caractérisé, un acte idolâtre et immoral.
La prétention d'attribuer à Marie un rôle de Sauveur
L'Eglise catholique affirme que celle qui est appelée "la Toute Sainte" serait également cause de salut. Voici ce que déclare Rome :
"Comme dit S.Irénée, 'par son obéissance elle est devenue, pour elle-même et pour tout le genre humain, cause de salut'." (9)
Cette revendication sacrilège a des incidences sur les personnes ordinaires qui recherchent le salut devant Dieu. Elle présuppose que Marie peut influencer Dieu, et lui attribue la capacité de sauver des âmes, à commencer par la sienne. La Bible enseigne que le salut des âmes est une initiative divine, car "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle." (Jean 3:16) Dieu est "L'Eternel compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité." (Exode 34:6) Orienter quelqu'un vers Marie en prétextant qu'elle est "cause de salut", c'est trahir l'unique espérance qu'un être humain puisse avoir : cette espérance est en Christ Jésus, et elle est fondée uniquement sur l'amour de Dieu.
La conséquence
Tous ces textes officiels de Rome au sujet de Marie, qui tendent à faire d'elle "L'Immaculée Conception", celle qui est "pleine de grâce", "la Toute Sainte", une "cause de salut" sont insolents et sacrilèges devant le Dieu Très Saint, le seul Sauveur, le Seigneur Jésus-Christ. Tout cette mise en scène théâtrale qui doit culminer le 8 décembre 2004 est en réalité un débâcle désastreux. Elle met en péril le salut éternel d'une multitude de gens dans le monde entier. Ce qui est essentiel, c'est de placer notre foi dans le Seigneur Jésus-Christ et en Lui seul. "Celui qui croit en lui n'est pas jugé." (Jean 3:18) "Celui qui croit au Fils a la vie éternelle" (Jean 3:36) "Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même ; celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu'il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils." (1 Jean 5:10) L'homme étant un être déchu, pour le sauver l'Ecriture lui offre la foi selon l'Evangile, une foi personnelle en Jésus-Christ et en Lui seul, et non une foi détournée au profit de l'Eglise et des sacrements. Ajouter à l'Evangile la foi en Marie, en prétendant qu'elle conduit à Christ, c'est ériger une barrière particulièrement dangereuse, empêchant d'accéder au salut éternel.
Richard Bennett a passé vingt et un ans en tant que prêtre de paroisse catholique à Trinidad dans les Antilles. En 1972, après un accident qui a failli lui coûter la vie, il s'est mis à étudier sérieusement la Bible. Au cours des quatorze années qui ont suivi, il a comparé catholicisme et vérité biblique : en 1986, il a été convaincu par le message de l'Evangile. Sauvé par la seule grâce de Dieu, il a alors officiellement quitté l'Eglise catholique et la prêtrise. Il a fondé un ministère d'évangélisation en faveur des catholiques, l'association "Berean Beacon" (Le Phare de Bérée). L'adresse de son site Internet est : www.bereanbeacon.org
Notes :
(1) Catéchisme de l'Eglise Catholique, § 2677. Ed. Centurion/Cerf/Fleurus-Mame/Librairie Editrice Vaticane, Paris, 1998. (Toutes les autres citations de ce Catéchisme sont tirées du même ouvrage.)
(2) Catéchisme, § 491
(3) Catéchisme, § 493
(4) Il s'agit aussi de la prière catholique la plus souvent récitée : "Je vous salue, Marie, pleine de grâce..."
(5) Le verset 30 exprime la même pensée : "Rassure-toi, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu." En grec, le mot signifiant "à qui une faveur est accordée" se dit : "kécharitoméné". C'est la forme passive du verbe "charitoo", et cela veut dire "bénéficiant d'une grâce" (charis), "enrichi par une grâce". La racine du mot est la même que dans le terme employé pour la salutation (chaïré) et dans le mot signifiant "faveur" (charin). Marie est l'objet d'une "grande faveur", car elle bénéficie de la grâce de Dieu.
(6) Catéchisme, § 508
(7) Par exemple, dans Matthieu 13:55, nous lisons : "Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie ? et ses frères, Jacques, Joseph, Simon, et Jude ?" Pourquoi l'Eglise catholique trompe-t-elle sciemment ses fidèles ? C'est pour promouvoir l'image d'une Marie qui serait une créature semi-divine, et qui ne saurait s'abaisser à avoir une relation conjugale normale avec Joseph, son époux ; c'est pour faire de Marie un modèle pour les religieuses et les prêtres, tenus de rester célibataires.
(8) Catéchisme, § 2677
(9) Catéchisme, § 494