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    Un secret trahi, par Ernest Hello

    Proverbes 25/9 : «Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets, mais celui qui a l'esprit fidèle les garde. ».

    Soleil d’Orient

    Je passais par la ville de… Je voulus voir la maison des fous. Ce spectacle n’est pas gai, mais il est instructif. Il y a dans le fou un avertissement terrible. La folie est féconde en enseignements extraordinaires. La déraison vulgaire, celle qui habite les rues et les maisons, celle-là cache son absurdité sous une certaine apparence de bon sens conservé ; elle a gardé le respect humain ; elle ne dit pas son dernier mot. Elle mitige ce qu’elle aurait de violent par mille tempéraments ; elle s’accommode un peu à la déraison de ses voisins ; elle se plie aux exigences du monde ; elle n’est pas complète, absolue, entière. Aussi reste-t-elle sociale, précisément parce qu’elle se cache.

    Mais la folie, proprement dite, ne se cache plus. Elle s’étale, elle a perdu la pudeur d’elle-même. Aussi est-elle bien instructive, parce qu’elle se trahit. Elle montre sa cause, en ne cachant aucun de ses efforts. Elle montre en flagrant délit la passion dont elle est née. Elle la montre dans ses dernières conséquences, et voilà la leçon ! Quand la passion s’arrête à mi-chemin, son caractère n’éclate pas, mais quand elle a tué le sens commun et qu’elle marche tête haute, visière levée, seule et victorieuse dans le silence de la raison vaincue, il est difficile de ne pas reculer d’épouvante en la voyant, en passant à côté d’elle.

    *******************************************

    Je vis un homme qui se croyait Dieu. Beaucoup se croient Dieu d’une certaine manière ; mais celui-ci se croyait Dieu de manière à le dire, à le proclamer. Il exigeait le culte ; il parlait de l’impiété des hommes de ce temps-ci, de la dureté de leur cœur.

    – C’est moi qui les ai créés, disait-il, et ils ne m’en savent aucun gré.

    Puis il se mit à causer, et raisonna très bien, dès qu’il ne parla plus de lui-même. C’était un homme instruit et intelligent.

    Il s’offrit à me servir de cicerone, fit mille réflexions ingénieuses et justes.

    – Ces gens sont fous, disait-il de temps en temps ; que je les plains !

    Il me conduisit à un de ses camarades.

    – Tenez, me dit-il, quelle pitié ! Voilà un homme de talent, bon géomètre. Il pouvait rendre des services à la société. Il est charmant, il est aimable, il est doux. Pauvre jeune homme ! Ne s’est-il pas imaginé un beau jour qu’il était Dieu le Fils. Concevez-vous qu’une folie pareille entre dans une tête humaine ? C’est comme je vous le dis, il croit qu’il est Dieu le Fils. Mais ce n’est pas tout ; ce qu’il y a de plus extraordinaire, de plus incroyable, ce que vous ne voudrez jamais admettre, c’est qu’il ose me dire cela en face, sans se troubler, à moi qui suis Dieu le Père ! Il me l’a dit, non pas une fois, mais cent, sans que ni raisonnements, ni supplications, ni menaces aient rien pu sur lui. J’ai de temps en temps la pensée de le foudroyer ; mais je ne le fais pas. Il est si jeune !

    – Tenez, continua-t-il, en voilà un qui se croit empereur, comme s’il pouvait être empereur sans ma permission !

    Voici une femme qui s’est persuadé que Jeanne d’Arc revit en elle.

    Mais ce n’est pas tout. Voici un homme qui se croit soleil. C’est l’orgueil qui a perdu tous ces pauvres gens.

    Soleil ! Continua mon guide en s’animant, un homme de chair et d’os qui se croit soleil ! Que la folie est une chose étrange ! Et c’est à moi qu’il vient le dire, à moi dont le soleil n’est qu’une faible image ! Voyons, vous, monsieur, qui probablement m’adorez, auriez-vous pensé qu’un homme pût arriver à se croire soleil, si vous n’aviez pas rencontré un Dieu pour vous le dire et pour vous le montrer ?

    Mon guide continua.

    – En voici un autre dont la folie est assez singulière, me dit-il en montrant son propre gardien ; il croit que je suis fou. Je le plains, et je ne lui en veux pas. Cependant, pour vous dire toute la vérité, j’ai contre lui des moments de haine. Deux ou trois fois, j’ai voulu l’obliger à se mettre à genoux devant moi. Il a refusé. J’ai pris le parti de mépriser les hommages qu’il me refuse. Que voulez-vous ? Il ne sait pas. Il est fou ; il n’est pas responsable de ses actions. Il y en a un autre ici qui croit être le directeur d’une maison de fous. Il me traite comme un des malades dont il est chargé, et m’envoie quelquefois un médecin. Je reçois le médecin avec bonté. Un Dieu doit être bon. Si je n’étais pas bon, on ne saurait pas que je suis Dieu.

    En voici un qui se regarde comme l’inventeur de la vapeur ; je ne peux pas le détromper, parce que cette idée le rend heureux.

    Nous marchions toujours. Mon guide parlait et je l’écoutais.

    Je vis un homme qui pouvait avoir une cinquantaine d’années, un homme à la figure intelligente, au regard ardent et fixe, qui se livrait à l’exercice le plus singulier. Il s’approchait de tous ses compagnons, et disait à chacun un mot à l’oreille ; puis il posait un doigt sur sa bouche, et ajoutait : – Ne me trahissez pas.

    Il vint à moi : – Êtes-vous un homme d’honneur, Monsieur ? me dit-il. Je crois que vous êtes homme d’honneur, et je vais vous dire un secret.

    Il me prit la main et me la serra fortement.

    Mon guide me retint par l’autre bras.

    – Il va vous dire que je ne suis pas Dieu ; surtout ne le croyez pas. N’allez pas augmenter le nombre des impies.

    En prononçant ces mots, celui qui s’était fait mon guide et qu’on nommait Antoine, quitta son expression bienveillante pour une expression terrible. Je sentis la fureur dans le voisinage, cette fureur sans appel qui est toujours tout près, quand la folie est là, même la folie la plus douce ; les deux fous me tenaient, chacun semblait vouloir me gagner à lui et me sauver de son voisin.

    – Défiez-vous de lui, me dit l’homme qui parlait à voix basse, et qu’on nommait René ; défiez-vous de lui ! Il va vous trahir ! Confiez-vous à moi, bien plutôt. J’ai trahi un secret, je le sais ; mais je n’en trahirai plus jamais. Ne dites vos secrets qu’à moi, Monsieur. Tenez, je parie que tous les jours vous allez dans une maison de la rue…, au numéro… Eh bien ! vous pouvez me le dire, mais ne le dites pas à d’autres ; ils vous trahiraient. Moi, je ne trahirai plus ; j’ai trahi une fois, il y a de cela six mille ans, et je m’en souviens comme si c’était hier ; six mille ans, cela passe vite.

    – Qu’est-ce que six mille ans, dit Antoine interrompant son camarade ; qu’est-ce que six mille ans, près de l’éternité ? Moi qui suis Dieu…

    – Tais-toi, dit René, tais-toi, tu n’es pas Dieu… Ah ! s’écria-t-il, et il devint pâle comme un mort. Oh ! pardon ! pardon ! pardon, mon fils ! Voilà que je trahis encore un secret ! Ne meurs pas, mon fils ! ne meurs pas ! Oh ! pourquoi ai-je parlé ? J’ai trahi le secret d’Antoine en disant qu’il n’est pas Dieu. Mais je ne le trahirai plus. Tu es Dieu, Antoine, tu es Dieu !

    Et René tomba aux genoux de son malheureux ami ou ennemi, comme vous voudrez l’appeler.

    – Voyez, me dit Antoine, ma divinité l’écrase !

    René se releva.

    – Si tu es Dieu, continua-t-il, rends-moi mon fils. Je n’avais que lui. Oh ! pourquoi ai-je parlé ? Désespoir ! désespoir ! pourquoi ai-je parlé ?

    Il s’arrachait les cheveux ; l’attaque devint furieuse, le docteur fut appelé.

    ********************************

    Voici l’histoire du pauvre René, telle qu’on me la racontée :

     

    Il avait été riche ! Sa fortune avait péri tout entière dans une spéculation, et non seulement elle avait péri, mais, chose plus amère, elle avait été volée. Chose plus amère encore ! elle n’avait pas été volée par des voleurs, au coin d’un bois : elle avait été volée par des amis.

    Quant aux détails de l’affaire, ils ne nous regardent pas. Ce qu’il y a de certain, c’est que René fut dépouillé de sa fortune.

    Sa femme était morte jeune. Il restait à René un fils, nommé André, et un ami, M. Charles Lerdan.

    La ruine de René n’était pas entière, il pouvait encore vivre, et il vivait. René parlait souvent de son dévouement, il en parlait excessivement en homme qui ne sait ce que c’est. Son cœur était presque tout entier dans son imagination. Excellent quand il était bon, il n’était pas bon longtemps de suite, et il était prudent de ne pas mettre aux prises chez lui la bonté et l’amour-propre.

    Quel homme était Charles Lerdan ? Je ne sais trop. Ceux qui m’ont raconté l’histoire ne l’avaient pas connu. Il paraît seulement qu’il ne ressemblait pas à tout le monde. Était-il grand ou était-il seulement bizarre ? C’est une question que je ne puis résoudre. En tout cas, René le regardait comme un objet extraordinaire et précieux. En parlant de lui, René disait : « J’aime Charles » ; et, de bonne foi, croyait l’aimer. René avait trouvé le moyen de concilier l’enthousiasme et l’égoïsme. Quand un homme lui était agréable, il croyait aimer cet homme-là ; mais il n’aimait que lui-même, à propos de cet homme-là.

    René et Charles se voyaient, dit-on, tous les jours depuis leur enfance. Le lien qui les unissait semblait solide. Ces deux hommes pensaient et sentaient de même. Mais il n’y a rien de solide dans un monument quand l’amour-propre se glisse par les fentes : à l’instant même, les pierres sont disjointes.

    Pendant le récit je me disais : « L’un se croit Dieu, l’autre soleil, l’autre empereur. Si René est fou pour une cause analogue, décidément c’est l’amour-propre qui peuple cette maison. »

    Reprenons le récit.

    Un jour, René alla voir Charles à huit heures du soir. Charles n’était pas chez lui. Le lendemain il y alla encore, et Charles était encore absent. Le troisième jour il en fut de même. René était mécontent. – Où va Charles ? pensa-t-il. Est-ce qu’il se cache de moi ?

    Cette piqûre d’épingle suffit pour blesser René, ou, si vous voulez, suffit à René pour se faire une blessure.

    Il aima moins son ami. Son amour-propre enfla.

    Un soir, René devait recevoir quelques personnes.

    – Tu viendras ? dit-il à Charles.

    – Je ne peux pas, répondit celui-ci.

    Et pas d’explications.

    La blessure de René se creusait.

    Mais, quelques jours après, René fit jouer une comédie au Théâtre-Français. Il comptait sur son ami pour le succès de la pièce. Il lui porta un billet.

    – Nous dînerons ensemble, lui dit-il ; je veux m’assurer de toi et ne pas te lâcher.

    – Je suis désolé, dit Charles, de te refuser aujourd’hui ; mais je n’irai qu’à la seconde représentation. Depuis quelques jours, je ne suis pas libre le soir. Quand tu es venu me chercher, tu ne m’as pas trouvé. Quand tu m’as appelé, je n’ai pas répondu. Ton invitation d’aujourd’hui, je ne la refuserais pas sans motif sérieux.

    – Tu as un secret que tu ne peux me confier ? dit René.

    – Tu me donnes ta parole d’honneur de garder, sur ce que je vais dire, un silence absolu ? demanda Charles.

    – Tu te défies donc beaucoup de moi ?

    – Non, René, dit Charles ; mais une indiscrétion perdrait tout. Prends tes précautions contre toi-même. Donne ta parole d’honneur.

    Tous les soirs, dit Charles, je vais rue…, numéro… ; l’affaire qui m’y appelle est grave. Il s’agit d’obtenir la réparation d’une injustice. Mon entreprise est difficile ; je demande aux coupables eux-mêmes de défaire le mal qu’ils ont fait autrefois. Or ils partent demain pour l’Amérique. Je vais tenter ce soir l’assaut décisif. Ce soir, entends-tu ? Ta comédie sera jouée plusieurs fois. Mais je ne verrai qu’une fois, je ne verrai que ce soir l’homme qui part demain. J’ai à sauver cet homme de l’injustice qu’il a faite, et un autre homme de l’injustice qu’il a subie.

    – Fais ce que tu voudras, dit René.

    – À demain, dit Charles. Pour l’affaire dont je te parie, ajouta-t-il en le quittant, j’ai différé mon mariage.

    En effet, Charles devait épouser Mme Marie Léonce, et depuis quinze soirs la famille Léonce attendait Charles inutilement.

    L’explication de Charles avait satisfait la raison de René, mais non pas son amour-propre. Il était blessé à l’endroit sensible. Dans la journée, René, faisant trêve un instant aux préoccupations théâtrales, se rendit chez la famille Léonce, avec son fils.

    Il se passa là une de ces trahisons dont les amis seuls ont le secret.

    René crut apercevoir que Mme Léonce était mécontente de Charles. Il crut voir l’effet de l’absence. Le refroidissement lui parut sensible. Au fond du cœur, René fut content.

    Il parla de son admiration pour Charles.

    – C’est un homme complètement supérieur, dit-il. Quel dommage que son caractère ne soit pas à la hauteur de son intelligence.

    On causa. Chacun dit son mot.

    – Depuis quelque temps, remarqua un des causeurs, on ne le voit plus. Il abandonne ses amis.

    – La fidélité, dit René, n’est pas la vertu favorite de Charles.

    – Où passe-t-il ses soirées ? dit un indifférent. Je ne le rencontre plus dans le monde.

    René se pinça les lèvres, comme un homme qui a quelque chose à dire et qui ne veut pas parler.

    Alors on le questionna. Il se défendit comme on se défend quand on va céder. Au lieu de l’arrêter par un mot bref, il excita la curiosité par mille demi-mots.

    Enfin, enchanté de montrer qu’il savait ce que les autres ne savaient pas, désireux de nuire à Charles, désireux de le faire suspecter, désireux d’irriter contre lui la famille Léonce en lui prouvant que Charles avait des secrets pour elle, il se cacha à lui-même tous ses sentiments mauvais, et se dit : – Il faut que je prévienne cette famille. Charles suit une mauvaise voie ; ce jeune homme se perd. Il prend de mauvaises habitudes. Il y a dans son absence, dans sa préoccupation, quelque chose de mauvais. Pourquoi se cacher, s’il ne fait pas le mal ? C’est une passion, le jeu peut-être qui l’attire là où il va, là où il veut aller seul, là où il se cache pour aller. Dans son intérêt et dans l’intérêt de Mlle Marie, il faut que je prévienne la famille Léonce.

    S’étant ainsi trompé lui-même, en se parlant tout bas, René parla tout haut.

    – Charles, dit-il, me fait beaucoup de peine. Mon amitié pour lui me rend inquiet sur son compte. Je vous dirai, entre nous, que son rendez-vous de tous les soirs est invariable. Il va rue… numéro… chez qui ? Je ne sais. J’ai mauvaise idée de cette maison. Quelqu’un m’a dit avoir vu Charles sortir de là, à deux heures du matin, un billet de banque à la main. C’est au moins imprudent. Il pourrait être attaqué.

    (Le fait était à moitié vrai. Un curieux avait vu Charles sortir de cette maison, un papier à la main ; mais ce papier était une lettre d’affaires.)

    – Charles, continua René, a eu de tout temps pour les jeux de hasard un attrait qui m’inquiétait malgré moi ; car nous sommes amis d’enfance. Et, dans cette circonstance, il m’a fait un chagrin véritable, en ne m’avouant pas le vrai motif de ses rendez-vous continuels.

    René jeta un coup d’œil autour de lui, comme pour contempler sa victoire.

    Chose remarquable ! Sa confidence avait produit un effet directement contraire à celui qu’il attendait.

    Quand il insinua que Charles était un menteur et un joueur, tous sentirent en lui le traître, et une réaction se fit en faveur de celui qu’il trahissait. Le frère de Marie se leva et ouvrit la porte.

    – Sortez, monsieur, dit-il à René ; vous êtes méchant.

    René sortit suivi de son fils André.

    Ce jeune homme partageait la race de son père, et la partageait d’autant plus volontiers que Mlle Marie ne lui déplaisait pas. Pour les hommes comme René et son fils, l’humiliation subie devant une femme est un malheur qu’ils ne pardonnent ni aux autres ni à eux-mêmes, et, par une malice du sort, ce malheur leur arrive sans cesse. À l’instant précis où son frère avait mis René à la porte, Mlle Marie avait ri de bon cœur. N’étant pas émue, elle avait observé la scène, qui pour elle n’était qu’une comédie, car elle savait le secret.

    – Ma mère, dit-elle, il faut renvoyer Julien (c’était le nom du domestique). Tout à l’heure il écoutait à la porte.

    Julien fut renvoyé, comme René.

    – C’est le jour des expulsions, disait Marie ; la maison va devenir nette. Le jour de mon mariage, il faudra vendre les fauteuils sur lesquels ces gens-là se sont assis.

    À minuit, André se dirigea, en courant, vers la maison mystérieuse d’où Charles sortait vers une heure du malin. Il tenait à lui raconter lui-même la visite qu’il avait faite avec son père chez la famille Léonce, afin que son récit ne fût prévenu, précédé, détruit par aucun autre récit ; afin qu’il pût dire à Charles que Mlle Marie semblait avoir reçu de fâcheuses impressions sur son compte ; que son père René et lui André avaient fait, pour les dissiper, d’inutiles efforts ; que M. Léonce avait détourné l’a conversation. Enfin, il se proposait d’enfoncer doucement à Charles un poignard dans le cœur, suivant l’usage des amis.

    Il approchait de la maison indiquée. Il vit courir vers lui un homme qui se jeta dans ses bras et le serra à l’étouffer : c’était Charles.

    – Cher André, lui dit-il, tiens, voilà la fortune de ton père ; ceux qui la lui avaient dérobée ont reconnu ses droits et la lui rendent. Je travaillais depuis quelque temps à faire éclater la justice ; voilà pourquoi je suis devenu invisible. Eh bien ! Va, cher ami, porte à ton père toi-même ce qui lui appartient, ce qui lui est rendu. Dis-lui que j’ai gardé le secret vis-à-vis de lui dans la crainte de lui préparer, en cas d’échec, une déception. Dis-lui de me pardonner mon silence et mon absence. Demain je serai tout à lui.

    André quitta Charles, chargé de billets de banque. Avait-il des remords ? Je ne le crois même pas. Son père l’avait habitué à ne jamais dire : j’ai tort.

    Pendant le colloque de Charles et d’André, un homme était resté debout près d’eux, immobile et inaperçu.

    C’était Julien, le domestique indiscret, Julien qui avait entendu dire par René que Charles traversait cette rue toutes les nuits, à une heure du matin, sortant d’une maison de jeu et chargé quelquefois de billets de banque. Julien qui avait entendu, chez Mme Léonce, la conversation de René, venait d’entendre ici la conversation d’André et de Charles.

    Charles s’éloignait. Julien savait qu’André emportait le trésor. Il le suivit, et quand il jugea le moment favorable, lui saisit les deux mains et les attacha, car il était le plus fort.

    – Silence, dit-il, ou je te tue.

    Et il s’empara des billets de banque.

    André voulut appeler. Julien tira de sa poche un couteau, et frappa André au cœur avec tant de précision, que le jeune homme tomba mort.

    Le lendemain, René apprit les événements de la nuit et devint fou.

    Au moment où l’on venait de me raconter son histoire, René repassa devant moi, suivi du docteur. Il vint à moi.

    – Soyez discret, monsieur, dit-il. Quelquefois on prononce un mot légèrement, et on n’en devine pas les conséquences. Je connais un homme qui, pour avoir trahi le secret le plus insignifiant, a perdu d’un mot, si ce qu’on dit est vrai, son bonheur, son honneur, sa vie, son ami, son fils, sa fortune, son avenir, sa raison.

    Et René continua sa route, un doigt posé sur sa bou

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     J'ai trouvé Dieu par un Laboulet

     

     J'ai trouvé Dieu par un Laboulet

    Témoignage de Lahcene (Homme – France)

    Je m'appelle Lahcene et je suis français d'origine algérienne issu d'une famille de 9 enfants. J’ai beaucoup voyagé de Marseille à Paris et un peu partout en France. Je suis arrivé à Strasbourg en 1996.
    J'ai rencontré une femme avec laquelle je suis resté presque 3 ans. Notre situation était difficile et, malgré un emploi, j'étais à la rue et mon amie vivait dans un foyer. Puis nous avons pris un appartement ensemble à son nom afin qu'elle puisse récupérer sa petite fille qui était placée à la D.A.S.S. Ma petite amie est tombée enceinte, mais elle n'a pas voulu garder cet enfant et elle a avorté. Ne supportant pas cet acte, j'ai fais une tentative de suicide et nous nous sommes séparés. J'ai ensuite travaillé par intermittence et ma seule compagne de route était devenue la bière puis des alcools de plus en plus forts tels que le whisky et le Ricard. Petit à petit, j'ai tout lâché ; je n'avais plus rien à gagner sur cette terre et j'en suis arrivé au statut de clochard. J'ai vécu comme cela pendant de longues années. Je vivais dans des squats dont 4 ans près d’une église évangélique de Strasbourg. Je prenais des drogues douces (haschich) et dures (cocaïne, héroïne extasy, etc…). J'ai volé, dealé, arnaqué et bien d'autres choses mauvaises. La politesse et le savoir-vivre, je ne savais pas d’avantage ce que c’était.

    PREMIER JOUR

    Jusqu’à ce jour du 9 juillet 2006 où je marchais près de l’église. Ce jour là, Hourria m'a interpellé. Elle m'avait déjà vu faire, je crois, les poubelles des restaurants du cœur. Elle m'a demandé de quelle origine j'étais et on a entamé la discussion. Elle m'a ensuite proposé de partager son déjeuner. Et aujourd'hui je peux dire que c'est à travers un plat de taboulé que j'ai rencontré DIEU. En ce temps là je ne croyais en rien sinon à moi même et au contenu de mes poches, mais surtout pas en DIEU. Quand Hourria m'a dit quelle voulait rendre grâce au Seigneur pour le repas, je me suis dis : « dans qu'elle galère tu viens de te mettre ». Mais le plus étonnant, c'est qu'à la fin de la prière, j'ai dis « AMEN » et il venait du cœur, ce mot ! Pourquoi ?!
    Ensuite Hourria m’a témoigné comment elle avait rencontré le Seigneur. On a discuté pendant un temps.
    Puis, j'ai commencé a en avoir assez de « toutes ces histoires ». J’avais mangé, je voulais partir. Alors je me suis levé et avant de partir, Hourria m’a proposé une Bible et si je voulais qu'elle prie pour moi. J’'ai dis oui et je suis parti. Elle m’a aussi invité à venir au culte du mardi soir. J'ai dis : « peut-être ».

    Je suis retourné au squat, la Bible dans mon sac. J'ai fais un tour en ville et je suis « rentré chez moi ». J’ai bu une bière, roulé un joint et allumé un feu. J'ai vidé mon sac qui était ma maison. Comme un escargot je portais ma maison sur mon dos et je suis tombé sur cette Bible (que j'ai toujours). Je l’ai ouverte et j’ai commencé à la lire à partir de Matthieu comme me l'avait conseillé Hourria. Le sommeil commençait à me gagner. Quand j'ai regardé l'heure, il était environ 23h00. J'ai réalisé que j'avais lu la Bible pendant près de 5 heures. Cela ne m'était jamais arrivé de lire aussi longtemps.

    DEUXIEME JOUR

    Le lendemain je suis allé me laver à la mosquée près du squat pour aller en ville. Sur le chemin, une petite voix me disait au fond de moi : « Lahcene, tu as oublié quelque chose, tu as oublié quelque chose ». Comme j'avais l'habitude de me fier à mon intuition, j'ai vérifié mon sac et mes poches mais tout était là. Je continuais mon chemin et toujours cette voix qui disait : « tu as oublié quelque chose ». J'ai finalement tourné les talons pour vérifier. Arrivé au squat, je me suis mis à chercher et je ne trouvais pas. En soulevant « mon oreiller » (un tas de vieux habits) j’ai vu cette Bible et je me suis dit au fond de moi : « non, Lahcene ce n'est pas cela ; ce n’est pas possible pour moi d'origine musulmane ! Ce n'est pas ce livre des chrétiens qui m’a fait tourner les talons ! » Mais j'ai quand même pris ce livre et l'ai mis dans mon sac. Et comme par « magie », plus de petite voix. Arrivé en ville, le train-train quotidien : drogue, alcool, etc... De retour au squat, toujours l'alcool, la drogue et mes pensées sur mon « avenir » peuplaient mon univers. Ce jour-là je n'ai pas lu longtemps la Bible.
    C’était le lundi 10 juillet.

    TROISIEME JOUR

    Le mardi soir à 19h30, j'étais devant l’église car je me suis rappelé de l'invitation de Hourria.
    Je suis rentré dans l'église et je me suis assis au fond de la salle. J'étais sale, mal rasé et encore imbibé d'alcool. Je voyais les gens arriver un par un. J'étais comme absent en me disant : « qu'est ce que je fais là ? ». Mais tout à coup je fus « réveillé » par le « alléluia » de Hourria qui me proposa de s'assoir près de moi.
    Grâce au rétroprojecteur, j'ai pu chanter. J'ai écouté la prédication et depuis ce jour je venais au culte quand j’étais disponible.

    MIRACLES DE DIEU

    Jusqu'au 29 septembre, je vivais encore dehors. Grâce à Dieu, j'ai pu d'abord refaire mes papiers d'identité.
    Puis une société d'intérim m'a proposé une mission d'une journée et ils ont prolongé la mission. Aujourd'hui il y aurait peut être une possibilité d'embauche.
    Le 22 octobre, le responsable d’une association m'a envoyé un message me disant qu'une chambre s'était libérée et que si cela m'intéressait, je pouvais l'avoir. Avec l'aide de frères et sœurs en Christ, je suis parti m'installer dans la chambre. J'étais passé de SDF à ADF (avec domicile fixe). Le Seigneur m'a aussi libéré de la drogue et de l'alcool. Le 29 novembre, je suis passé par les eaux du baptême comme la Parole nous le demande. Et aujourd'hui je marche avec notre Sauveur et Seigneur JESUS-CHRIST.

     

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    De la tristesse à la joie !
     

    Depuis toute petite, j'ai toujours cru en Dieu. Je savais que l'on n'était pas seul sur cette terre. Je suis née d'une mère orthodoxe tandis que la famille de mon père est en partie musulmane ! Je n'ai jamais pratiqué une de ces deux religions, car mes parents ne les pratiquaient pas. J'ai eu une enfance plutôt difficile, et une adolescence identique. Ma mère était séparée de mon père depuis que je suis toute petite. Pendant mon adolescence elle a rencontré quelqu'un avec qui elle est aujourd'hui mariée. Je crois bien que j'ai vécu les pires années de ma vie en vivant dans la même maison qu'eux. A l'école, je n'étais pas une élève brillante, je faisais beaucoup de bêtises (sans doute pour me faire remarquer). A la maison je pleurais souvent dans mon coin, et je n'avais pas beaucoup le sourire. De temps en temps pour me réconforter je priais dans ma chambre avant de dormir. Bien évidemment, je le faisais à ma manière mais je pense que c'est la meilleure façon de prier car c'est souvent les prières les plus vraies et les plus sincères envers le Seigneur. Je priais pour avoir une vie meilleure, une vie où je rigole, où j'ai la joie. J'allais dans les églises catholiques allumer un cierge (je rappelle que je croyais en Dieu mais je n'étais pas en Christ à cette époque). Tout ce que je faisais c'était pour m'évader, pour avoir un sentiment de réconfort dans mon cœur.

    Arrivée à l'âge de 18 ans, j'ai trouvé un petit job pour les vacances histoire de me faire un peu d'argent de poche. Mais le problème, c'est que je devais travailler le week-end pour mon beau-père. Il était impossible que je reste toute seule à la maison un week-end entier, car lui et ma mère partaient en camping. Pour que je ne puisse pas démarrer ce contrat de travail, il a envoyé une lettre à l'employeur en leur disant tout simplement qu'il ne fallait pas me faire confiance, que j'allais voler dans la caisse, etc. Pour moi c'était une humiliation, et puis ce n'était toute façon que des humiliations, des mauvaises paroles envers moi qui m'ont poursuivie une bonne partie des années qui arrivaient. Je suis partie de la maison l'année de mes 18 ans. Sans un sous, sans rien. J'étais hébergée par pas mal de copines et je peux vous assurer que ce n'était pas facile du tout. N'ayant pas profité d'une adolescence "normale"(selon mon point de vue d'avant !), je sortais en boîte pour me rattraper. Tous les week-ends je sortais, je menais une vie pas très saine, pour moi c'était une évasion de plus dans ma tristesse. Cela a duré quatre ans environ.

    Par la suite j'ai rencontré un garçon (mon ex petit ami). Avec l'accord de sa mère, ils m'ont proposé de m'héberger afin que je trouve du travail et ensuite

    logement. Mais là encore, ce n'était pas facile du tout ! La mère de mon ex était dans l'occultisme, elle allait voir des marabouts pour toutes sortes de problèmes qu'elle traversait. J'étais dans une maison où je me sentais mal, où régnait une présence malsaine. Je réalise que Dieu était avec moi depuis le début en m'évitant de faire certaines erreurs, et surtout qu'il veillait sur moi. Par le biais du travail de mon ex petit copain, on a pu trouver une chambre dans un foyer. On a pu quitter cette maison et continuer notre vie. Deux ans plus tard, on a repris contact avec sa mère : elle avait clairement changé, elle avait donné sa vie au Seigneur. Je ne l'ai plus reconnue, elle avait complètement changé ! (Je vous ai épargné un petit passage où j'ai vécu un an à l'hôtel et en collocation. Pendant cette période, un ami que je connaissais avait donné sa vie à Jésus et m'avais invitée dans son église. J'ai ressenti une présence de bonheur. C'était la présence de Dieu, mais je ne le savais pas encore, et je ne cherchais surtout pas à en savoir plus ! Quand j'y repense, cela fait déjà dix ans que je suis dans le Seigneur !). Pour revenir à la mère de mon ex, c'est elle qui a pris l'initiative de me parler de Jésus, de ce qu'il avait fait pour elle par ses délivrances. J'ai tout de suite accroché et elle a été ma mère spirituelle pendant un an. J'ai donné ma vie à Jésus lors de la convention pentecôte à Bercy. J'ai beaucoup, beaucoup, beaucoup pleuré au moment où j'ai donné ma vie au Seigneur ! Beaucoup de larmes ont coulé et en vous écrivant ce témoignage, je ressens encore ce moment de bonheur. J'ai reçu le Saint-Esprit à cet instant même, j'ai grandi très vite dans le Seigneur, j'allais partout annoncer que Jésus m'avait sauvée. J'avais le feu de Dieu en moi !

    J'ai eu beaucoup d'attaques aussi de l'ennemi. Il a fait que mon ex ne me parlait plus car j'étais dorénavant du côté du Seigneur et tout ce que je faisais avant ne faisait plus partie de ma vie ! Le Seigneur m'a demandé de quitter cet homme : c'est ce que j'ai fait en lui obéissant car la situation ne pouvait plus durer de toute façon. Je m'enervais tous les jours, je m'endormais avec la colère, j'ai vécu des choses insoutenables. Mais Dieu a toujours été présent dans ma vie. Je vous ai épargné certains passages de ma vie avant Jésus, mais pour vous dire que Dieu m'a entendue, il a entendu mes prières que je faisais étant petite. Je le cherchais au fond de moi, et il est venu à moi il y a trois ans ! Dieu est vivant, Jésus est vivant et il est si merveilleux !

     Il a complètement changé ma vie, il m'a délivrée de beaucoup de choses, il a guéri les blessures de mon cœur, il m'a appris à pardonner, il m'a sortie de tous mes problèmes, il a effacé certaines dettes qui m'empêchaient d'avancer. Il a mis en moi ce feu qui brûle et qui brûlera toujours ! Certes, je traverse des déserts mais Dieu est avec moi tout le temps. Si tu te sens perdu, si tu ne sais pas où te diriger, n'oublie surtout pas que ce n'est pas l'homme ou la femme que tu as en face de toi qui va régler tous tes problèmes, mais c'est Jésus ! Que tu le veuilles ou non, tu dois choisir entre le bien et le mal, tu ne peux pas être entre les deux. J'ai décidé de choisir le bien, c'est à dire le royaume de Dieu. Et j'ai fait un choix merveilleux ! C'est une grâce de chaque jour d'être l'enfant de Dieu, d'avoir le Saint-Esprit en soi, de connaître des moments spéciaux avec notre Sauveur. Tu peux chercher tous les plaisirs sur cette terre qui te feraient du bien mais c'est éphémère, ça ne durera pas. Le vrai bonheur ce n'est pas ce que tu crois avoir, mais c'est d'avoir Jésus dans ta vie !

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    Psaume 4

    Psaume 4

    Père, quand je suis menacé, je t'appelle.
    Jusqu'ici, tu es venu me remettre en sécurité
    à chaque fois que la vie risquait de me briser;
    tu m'as remis le cœur en liberté
    à chaque fois qu'on a voulu m'écraser.
    Je t'en prie, rends ferme la parole
    que je veux adresser aux gens qui m'attaquent:
    " Vous tous qui êtes en colère contre moi,
    cessez de salir mon honneur par des calomnies,
    cessez de m'accuser pour rien :
    le Seigneur m'aime bien,
    il répond toujours quand j'ai besoin de lui.
    En colère, ne risquez pas de vous tromper:
    prenez le temps de réfléchir tranquillement,
    toute une nuit s'il le faut.
    Demandez au Seigneur son avis,
    faites confiance à ce qu'il vous dira."
    Père, avec les gens qui crient après le bonheur,
    sois accueillant comme tu m'as reçu moi-même.
    Tu m'as rempli le cœur d'une joie plus grande
    que celle ressentie par des gens qui fêtent
    devant la récolte abondante de blé et de vin.
    Quant à moi, chaque soir, je m'endors en paix
    parce que toi, mon Père, et toi seul
    me donne de vivre une pleine sécurité.
     
     
    JOLI TOUTOU
     
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    Un seul chemin !!

    Personne ne sera justifié devant lui (Dieu) par des œuvres de loi.
    Romains 3. 20
    Jésus lui dit: Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie;
    personne ne vient au Père si ce n'est par moi.
    Jean 14. 6
    Un seul chemin
    En réponse à la question d'un lecteur, un journal religieux donnait en substance cet avis: “Il y a plusieurs chemins qui mènent vers Dieu, mais celui que propose notre religion, n'est-ce pas le meilleur?”
    Cette réponse fait sourire, mais nous fait réfléchir: comment trouver le bon chemin?
    Le Dieu souverain qui nous a créés ne dit pas cela, et c'est son avis que nous devons prendre en compte, plutôt que notre opinion à nous, ses créatures.
    Par la Bible, Dieu nous dit la vérité:
    “Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu” (Romains 3. 23).
    Personne ne peut entrer au ciel tel qu'il est par naissance.
    Notre bonne opinion de nous-mêmes, notre application à nous conformer aux exigences d'une religion ou d'une autre, nos bonnes actions, rien de tout cela ne nous ouvrira la porte du ciel.
    Heureusement, Dieu n'est pas seulement saint et juste; il est aussi miséricordieux et plein de grâce. Nous, ses créatures, nous avons péché, et nous nous sommes ainsi fermé l'accès du ciel. Mais Dieu nous a donné une solution, nous a ouvert un chemin unique que chacun, sans exception, peut suivre: croire au Seigneur Jésus Christ, reconnaître qu'il a porté mes péchés sur la croix, et qu'ils sont ainsi entièrement pardonnés.
    Tous ceux qui croient au Seigneur Jésus sont rendus justes, “justifiés gratuitement” par la grâce de Dieu, “par la rédemption qui est dans le Christ Jésus” (Romains 3. 24).
     
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